APHGLYON - Rechauffement climatique

APHG Lyon

Association des Professeurs d'Histoire et Géographie "Lyon"

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" Conditions climatiques et compétitions cyclistes -
Atmosphères de Courses "

Jean Paul Bourgier et Gérard Staron

Juin 2007, 315 pages, 42 tableaux, cartes et croquis

Editions L'Harmattan, collection " Espaces et Temps du sport "

" Ce livre très original rassemble de très nombreuses analyses de courses cyclistes professionnelles pendant lesquelles les conditions météorologiques ont facilité des performances exceptionnelles, gêné la course, voire provoqué de graves accidents "
" Vient de paraître " La Météorologie, 8ème série N°59, novembre 2007
Revue de la société météorologique de France

" Ces pages qui suivent, je les ai dévorées parce qu'elles ont tout d'abord le charme de l'inédit car leur thème n'avait jamais fait l'objet de la moindre approche, par qui que ce soit. Ensuite, parce que leur contenu est passionnant, car fort instructif ".
Jean-Marie Leblanc, ancien directeur du Tour de France

" Le moyen de faire un ouvrage de géographie appliquée à partir du sport cycliste …
S'adresse, tout à la fois, aux passionnés de cyclisme, de climat, de géographie "

La Gazette, P. Françon ,14 juillet 2007

Parmi les grandes épreuves sportives, le cyclisme par sa mobilité au travers des paysages porte très haut le rôle de la géographie et Jean-Marie Leblanc ajoute dans la préface " la notre, de conviction et cela tombe bien est la même ". Par les multiples temps qu'il subit avec leurs excès, c'est aussi un moyen d'aborder la météorologie et la climatologie associées aux différentes régions de l'Europe. Sur un peu plus d'un siècle de courses, le Tour 1909 avait déjà connu une multitude de conditions atmosphériques remarquables. C'est aussi une façon d'aborder l'histoire, et pas seulement celle du cyclisme.

C'est pour ces raisons que cet ouvrage ne se limite pas à une seule épreuve, le Tour de France comme certains le pensent au premier abord mais embrasse l'ensemble de la saison cycliste. C'est un moyen d'effectuer un voyage climatique et géographique dans notre vieux continent qui rassemble les plus grandes compétitions. Le calendrier de ces dernières n'a pas été établi au hasard, il tente d'évoluer au cours de l'année en profitant au maximum des potentialités du climat des différentes régions, c'est peut-être pour cette raison que chaque épreuve se situe toutes les années dans la même saison, à l'exception de rares modifications qui ont décalé quelques courses vers l'arrière-saison. Selon cette répartition, certaines ont plus de risques de rencontrer des conditions climatiques plus dures : Paris-Nice quand l'hiver n'est pas toujours fini lors de son passage dans l'est du Massif central, ou le Tour d'Italie quand il aborde un peu tôt des cols alpins encore enneigés. C'est sans compter toutefois avec la variabilité du climat qui provoque souvent la neige, la canicule, le vent violent, le froid, la pluie ou l'orage au moment où ces météores abordent de façon incongrue et souvent hors saison, un peloton en plein effort.

Quels que soient nos âges, toutes les générations ont été touchées dans leur jeunesse par les exploits des cyclistes, pourquoi n'en serait-il pas ainsi de celle de nos collèges ou de nos lycées actuels ? Ce sport qui voyage au long de l'année devient de facto un moyen particulièrement pédagogique d'aborder au travers des tribulations des coureurs : les atmosphères géographiques.

Parmi les applications possibles, nous avons choisi deux exemples :

  • le rôle du vent et le mistral le plus connu de la région
  • La traversée du Massif central par Paris-Nice la course la plus affectée par la neige

Fiche N°1 :Paris-Nice arrêté par la neige dans le Massif central :

La course créée en 1933 est la première épreuve par étape importante du calendrier annuel, la première à sortir du domaine méditerranéen pour aborder les moyennes montagnes du Massif central. Elle se dispute traditionnellement pendant la seconde semaine du mois de mars. Une période où l'hiver n'est pas toujours terminé avec une recrudescence de temps perturbés de nord qui amènent froid et neige.

Traditionnellement entre Loire et Rhône, la course franchit le Pilat. Le passage des cols de cette moyenne montagne a souvent été perturbé :

  • 13 mars 1939 : annulation du passage du col de la République
  • 13 mars 1958 : annulation du passage au col de la République, le départ de l'étape Saint-Etienne-Uzès est donné à Bourg Argental
  • 13 mars 1962 matin : étape contre la montre dans la neige entre Terrenoire et Rochetaillée (communes aujourd'hui rattachées à Saint-Etienne)
  • 13 mars 1962 après-midi : annulation du passage du col de la république, le départ de l'étape Saint-Etienne-Romans est donné à Andance (vallée du Rhône)
  • 13 mars 1965 : annulation du passage du col de la République, le départ de l'étape Saint Etienne-Bollène est donné à Bourg Argental
  • 13 mars 1973 : annulation du passage du col de la République, le départ de l'étape Saint-Etienne-Valence est donné à Tournon
  • 9 mars 1980 : Annulation du passage du col de la Croix-de-Chaubouret , l'étape Villefranche sur Saône- Saint Etienne rallie directement cette ville

D'autres itinéraires plus récents ont aussi connu quelques problèmes :

  • 8 mars 1995 : l'étape Clermont-Ferrand-Chalvignac (nord-ouest des monts du Cantal) s'arrête dans la traversée du Massif central
  • 12 mars 1998 : l'étape Vichy-Col de la République est tronqué aux deux extrémités
    départ à Saint-Just-en-Chevalet ( col des monts de la Madeleine enneigés)
    arrivée à Planfoy (mi-pente du col de la République) sous la neige
  • 10 mars 2004 : annulation de l'étape Roanne-le Puy-en-Velay (cols des monts de la Madeleine et du Forez enneigés)
  • - 2005 : 3 étapes raccourcies :
    • La Châtre -Thiers devient Aigueperse-Thiers
    • Thiers-Le Chambon-sur-Lignon devient Thiers- Craponne-sur-Arzon
    • Départ le lendemain à Saint-Péray (rive droite du Rhône face à Valence)

Extraits :

Henri Anglade renchérit : " Quel calvaire, je suis frigorifié, mon maillot et mes socquettes étaient couverts de glace " .

" Passe-montagnes et gants de ski pour les coureurs de Paris-Nice " titrent les quotidiens stéphanois. " Des hommes blêmes, l'œil hagard, accrochés à leur guidon comme à la bouée de leur dernière chance, crispés sur des machines instables sur les 5 cm de neige du col de Malval glissant plus qu'ils ne roulaient à la poursuite d'une issue incertaine " . Le col de Malval, à 732 m, domine Vaugneray à l'ouest de l'agglomération lyonnaise. Jean Leulliot, alors aux commandes de la course, souligne que Paris-Nice en a vu d'autres et rappelle : " une année, les participants devaient glisser leurs boyaux dans les traces des pneus des voitures sous peine de perdre irrémédiablement l'équilibre ".

Questions :

Sur le fond de carte, compléter les noms des localités, joindre les différentes villes étapes en suivant les indications mentionnées sur itinéraire et placer en pointillé les parties annulées ou raccourcies

Pourquoi la course Paris-Nice passe-t-elle souvent par Saint-Etienne ? Pourquoi autrefois empruntait-elle souvent le col de la République ? Où sont situés les cols de la Croix de Chaubouret et de la République ? Quelles sont leurs particularités géographiques par rapport à un itinéraire entre Paris et Nice ?

En quoi la photographie et les témoignages montrent-ils des conditions climatiques difficiles ? Quelles raisons géographiques et météorologiques expliquent ces difficultés multiples de la course dans le Massif central ? Paris-Nice justifie-t-elle son appellation de " Course au soleil " ?


Fond de carte : La traversée du Massif central par la course Paris-Nice

Pointillés : ligne d'altitude 1000 mètres délimitant les principaux reliefs du Massif central
Points et lettres : lieux d'étapes ou de départs avec l'initiale de la ville
Traits : principaux fleuves et affluents

Fiche N°2 : Le mistral et les courses cyclistes

De nombreuses épreuves cyclistes traversent la vallée du Rhône, région où sévit le mistral à différentes époques de l'année.

  • En mars, Paris-Nice descend vers la Côte d'Azur
  • Le Critérium du Dauphiné au printemps
  • Entre Alpes et Pyrénées ou inversement, le Tour de France croise souvent cet axe lors d'étapes de transition, parfois déterminantes, en juillet

Au cours de leur calendrier, ces courses ont parfois trouvé sur leur itinéraire ce vent très connu. Parmi de nombreux cas, l'influence du mistral a été déterminante dans l'exemple suivant concernant le Tour de France :

  • Le 11 juillet 1969 : Etape du Tour de France Aubagne-La Grande-Motte où " le vent a arrêté la course " entre Maussanne et Saint-Gilles

Le mistral :

" Comment ce vent du nord augmente-t-il sa vitesse en descendant la vallée du Rhône pour terminer sa course en Méditerranée ? On se trouve dans un flux atmosphérique général de nord-ouest sur la France qui provoque les jours précédents une tempête en Manche. Quand ces courants d'origine septentrionale franchissent les hauteurs du Massif central, ils forcissent sous l'influence de trois éléments. Un air froid, donc lourd et dense, dévale dans le sillon rhodanien où il s'accélère. Il a face à lui une mer chaude et dépressionnaire qui l'attire, ce qui augmente encore la rapidité. Enfin, le couloir canalise et concentre le flux atmosphérique sur une épaisseur de l'ordre de deux kilomètres en altitude et une largeur qui ne dépasse pas deux cents kilomètres sur les côtés de l'axe. La vitesse maximale est atteinte vers Orange et Avignon " .
J-P Bourgier, G. Staron " Conditions climatiques et compétitions cyclistes "


Fond de carte : Le Tour de France et le mistral

Pointillés : encadrement montagneux approximatif
Points et lettres : villes repères ou liées à l'étape
Traits : côtes et principaux cours d'eaux

Questions :

Reproduisez, sur le fond de carte joint, le tracé de la compétition cycliste en précisant le secteur influencé par le vent et en mentionnant sa direction. Situez aussi l'étape par rapport aux grandes agglomérations et aux différentes régions.

Dans quelle région géographique se déroule la course ? Pourquoi le vent de nord est-t-il violent ?

Quelles conclusions en tirez-vous sur le rôle du vent sur les courses cyclistes ?

" Spectateurs des Bouches-du-Rhône et du Gard, on vous a trompés … Vous faisiez sur une dizaine de rangs une double haie d'honneur aux coureurs, vous n'avez vu qu'un simulacre de course… d'ailleurs si vous étiez à droite de la route, vous n'avez vu qu'un peloton compact de treize " 404 " et de treize " 204 " des directeurs sportifs, vous avez peut-être aperçu des coureurs mais si peu. Ce sont ceux qui étaient placés sur la gauche qui les ont vus et sans doute comme jamais public du Tour de France ne les a vus depuis longtemps, de très près, en rangs serrés, sans aucune voiture pour les gêner et surtout pour gêner le public "
La Tribune le Progrès 12 juillet 1969

Questions :

A quel phénomène climatique présenté précédemment se rattache l'extrait de presse ci-dessus ? Tentez d'expliquer la disposition respective des voitures et des coureurs pendant la neutralisation ?